L’ACCOMPAGNEMENT : ENJEU ET LEVIER DE LA REFORME

De l’ensemble des « nouveautés » amenées par la Réforme du 5 septembre 2018, les commentateurs comme la majorité des acteurs ont principalement retenu les problèmes de financement (collecte, priorités, …), la mise en œuvre du CPF, les rôles dévolus respectivement à FRANCE COMPETENCE et aux OPCO, la place désormais allouée à l’Alternance (et spécialement à l’Apprentissage) et les différentes facettes de la question des Certifications (celles des parcours et celles des opérateurs)…

Tout ceci est bien vu et devrait amener à s’intéresser au sort des propositions des partenaires sociaux qui, pour l’essentiel, portent sur ces sujets, tant dans la campagne que dans les décisions à venir.

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SE RECONVERTIR NE SEMBLE PAS A LA PORTEE DE TOUT LE MONDE

Une étude récente du CEREQ met l’accent sur les inégalités face à la l’envie et/ou la nécessité de se reconvertir. On lira avec grand intérêt ce travail, intitulé avec un certain humour « Se reconvertir c’est du boulot ! Enquête sur les travailleurs non qualifiés » (Bref n°418 de février 2022, téléchargeable ici). Comparant sur la durée (de 2015 à 2019) les attitudes et les possibilités de changer de métier et/ou d’emploi de plusieurs groupes de salariées, il apparait clairement que ni les conditions ni les motivations des cadres, des ouvriers ou employés qualifiés et des « non qualifiés » (le plus souvent travailleurs de la désormais trop fameuse « seconde ligne ») ne sont identiques ; pas plus d’ailleurs que leur accès aux différents dispositifs qui accompagnent ou facilitent les reconversions et les transitions professionnelles.

Ainsi, entre 2015 et 2019, seuls 6 % des moins qualifiés ont eu recours au CEP (conseil en évolution professionnelle), 14 % au Bilan de compétences ; tandis que la VAE (validation des acquis de l’expérience) n’a été mobilisée que par 12 % de ces salariés. Par contre le CPF (compte personnel de formation) a eu plus de succès (22 % de recours) mais principalement sur des formations courtes.

En outre, « pour eux, changer de métier va moins souvent de pair avec un accès à l’emploi, notamment un emploi stable, et s’opère plus souvent dans le cadre de la mobilité externe ». C’est pourquoi, le CEREQ s’interroge sur les moyens pour remédier à ces situations, notamment dans une « logique préventive » effective. Et ce questionnement prend encore plus d’acuité depuis la pandémie !

VAE – Anniversaire ou commémoration ? – Gilles SCHILDKNECHT

CONTRIBUTION DE GILLES SCHILDKNECHT

Chef de l’ex mission VAE du Ministère de l’éducation nationale

Chargé de mission au Conservatoire national des arts et métiers

VAE – Anniversaire ou commémoration ?

2022, la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) a 20 ans. Il semble qu’un consensus se soit manifesté pour se féliciter des résultats de ce dispositif et de son importance face aux enjeux actuels et à venir en matière de certification des compétences des individus.

Mais si nous regardons d’un peu plus près, en partant de l’objectif du législateur de l’époque, qui était de pallier l’absence de signe de qualification de 40% de la population active, les résultats en quantité globale et en progression, il est moins sûr que le dispositif ait trouvé une place à la mesure des ambitions. Derrière les discours, nous pouvons nous interroger, sur la volonté réelle des acteurs de développer de manière significative la VAE. Peut-on encore y croire ? *

*A voir à la fin de cette contribution les pertinentes propositions de Gilles (NDLR).

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