Nouvel acte de relance du dialogue social

Après l’ANI (Accord National Interprofessionnel) signé entre l’U2P et les syndicats en début d’année (cf. Brève d’actu ci-après), et malgré un climat social lourd – fait d’incertitudes budgétaires, de menaces croissantes de fermetures et de craintes pour le pouvoir d’achat – les partenaires sociaux ont eu l’intelligence collective de signer fin novembre 2024, 3 nouveaux accords, négociés en parallèle, relatifs à l’emploi et au travail des salariés seniors, à l’assurance chômage et au dialogue social.

Le plus important est, sans conteste, l’accord national interprofessionnel en faveur des seniors, qui comporte trois avancées principales, aux yeux des syndicats de salariés :

● L’accès élargi dès 60 ans à la retraite progressive. Ce dispositif -mobilisé à 70 % par les femmes- peut contribuer au maintien dans l’emploi des seniors en réduisant l’intensité du travail en fin de carrière.
● Une négociation obligatoire sur l’emploi des salariés expérimentés dans les branches et les entreprises de plus de 300 salariés. Elle portera sur le recrutement des seniors, leur maintien dans l’emploi et l’aménagement des fins de carrière. Elle pourra aussi traiter de la prévention des risques, de l’organisation et des conditions de travail, des pratiques managériales, …
● La création de deux entretiens professionnels, “rendez-vous clé” de mi-carrière (autour de 45 ans) et de dernière partie de carrière (avant 60 ans), visant à aborder tous les paramètres de l’activité à ces âges charnières : prévention de l’usure professionnelle, reconversion, conditions de maintien en emploi, aménagement du temps de travail, adaptation des compétences…

S’agissant de l’Assurance Chômage, la CFDT a obtenu le renforcement des droits de salariés précaires, les primo demandeurs d’emploi et les saisonniers, qui pourront percevoir une allocation chômage à partir de 5 mois de travail minimum. L’accord prévoit en outre des mesures d’équité en adaptant l’indemnisation des demandeurs d’emploi créateurs d’entreprise et frontaliers.
Enfin, un troisième accord sur dialogue social a été acquis dans le dernier round de négociation. Il prévoit la suppression de la limite de trois mandats successifs pour les élus au CSE – mise en place par les ordonnances de 2017 – et une négociation en 2025 sur la valorisation des parcours militants. La VAE des parcours militants syndicaux (sur laquelle MIROIR SOCIAL et Centre INFFO ont récemment mis l’accent) va pouvoir revenir dans le jeu social et poser la question de plus grandes modalités de reconnaissance qu’à ce jour.

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