(Dir) Elyes Bentabet et Martine Gadille
Octares/Céreq janvier 2019
L’entrée par les mondes sociaux met en exergue la très grande diversité des micro-entreprises, des TPE et PME qui rend souvent difficile leur analyse. En contrepoint, une connaissance spécifique de ces entreprises s’impose car elles sont à la charnière des débats sur la flexibilité, les dynamiques du marché du travail et les disruptions du système de formation professionnelle.
Si les politiques publiques ont fait de la création d’entreprise et des TPE et PME un aggiornamento pour soutenir la croissance de l’emploi, ces entreprises peinent néanmoins à embaucher et à garder les personnels qualifiés nécessaires. Comment recrutent-elles ? Quelles sont dans ces structures les formes spécifiques de gestion de la main-d’œuvre ? Assiste-t-on à l’émergence d’une gestion modernisée des ressources humaines ?
Dans les mondes sociaux des TPE et PME, le dirigeant détermine largement la stratégie et le fonctionnement de l’entreprise, l’organisation du travail et des RH, la nature des conditions de travail. Toutefois, l’accès à de nouvelles connaissances en faveur de l’innovation, induit des formes de management différenciées où le dirigeant doit composer avec la construction d’expertises et des échanges plus horizontaux.
Quant à l’acquisition et la transmission des savoirs et des savoir-faire, elles constituent un pilier indissociable à la survie de ces entreprises. En outre, la formation sur le tas, en situation de travail, l’autoformation restent pour la plupart des salariés et des dirigeants, les modalités principales d’acquisition de nouvelles compétences. Parallèlement, le développement de ces entreprises repose sur les conditions liées à leur contexte local porteur de délitements et de recompositions que celles-ci soient spontanées ou liées à l’action publique. Leur engagement dans des réseaux où la coopétition est de mise invite à préciser les types de proximités, de territoires et d’identités qu’elles contribuent à définir.
Enfin, les mondes sociaux des TPE et PME se nourrissent tout autant qu’ils contribuent au changement technologique et à la transformation de nouveaux modèles productifs dont ceux liés au développement durable. Dans ce continuum, les frontières habituelles entre innovation technologique, activités de conception, diffusion et appropriation de technologies s’estompent. Il en est de même pour les normes associées à l’émergence de nouveaux modèles avec des chaines de valeur parfois courtes où hiérarchies et mobilités des savoirs sont bouleversées.
Ont contribué à cet ouvrage :
Andréas Agathocléous, Anne Albert-Cromarias, Hubert Amarillo, Elyes Bentabet, Sandrine Berger-Douce, Marina Bourgain, Jean-Paul Cadet, Didier Chabaud, Christophe Combaudon,Jérôme Domens, Martine Gadille, Valérie Gosseaume, Karine Guiderdoni-Jourdain, André Letowski, Samira Mahlaoui, Julien Maisonnasse, Michel Marchesnay, Thibaut Métailler, Brigitte Nivet, Corinne Perraudin, Jean-François Sattin, Josée St-Pierre, Robert Tchobanian, Nadine Thévenot, Bruno Tinel, Philippe Trouvé, Julie Valentin, Marc-André Vilette.