Une étude récente du CEREQ met l’accent sur les inégalités face à la l’envie et/ou la nécessité de se reconvertir. On lira avec grand intérêt ce travail, intitulé avec un certain humour « Se reconvertir c’est du boulot ! Enquête sur les travailleurs non qualifiés » (Bref n°418 de février 2022, téléchargeable ici). Comparant sur la durée (de 2015 à 2019) les attitudes et les possibilités de changer de métier et/ou d’emploi de plusieurs groupes de salariées, il apparait clairement que ni les conditions ni les motivations des cadres, des ouvriers ou employés qualifiés et des « non qualifiés » (le plus souvent travailleurs de la désormais trop fameuse « seconde ligne ») ne sont identiques ; pas plus d’ailleurs que leur accès aux différents dispositifs qui accompagnent ou facilitent les reconversions et les transitions professionnelles.
Ainsi, entre 2015 et 2019, seuls 6 % des moins qualifiés ont eu recours au CEP (conseil en évolution professionnelle), 14 % au Bilan de compétences ; tandis que la VAE (validation des acquis de l’expérience) n’a été mobilisée que par 12 % de ces salariés. Par contre le CPF (compte personnel de formation) a eu plus de succès (22 % de recours) mais principalement sur des formations courtes.
En outre, « pour eux, changer de métier va moins souvent de pair avec un accès à l’emploi, notamment un emploi stable, et s’opère plus souvent dans le cadre de la mobilité externe ». C’est pourquoi, le CEREQ s’interroge sur les moyens pour remédier à ces situations, notamment dans une « logique préventive » effective. Et ce questionnement prend encore plus d’acuité depuis la pandémie !