La réflexion avance enfin sur l’impact des transitions écologiques et sociales sur les emplois et les métiers

Pour mesurer ce qui « bouge » dans les réflexions et prospectives tant des pouvoirs publiques que des chercheurs et des acteurs de terrain, vous trouverez dans la dernière livraison de notre Rubrique KIOSQUE, un certain nombre d’études (libres de droit) à prendre en compte tant dans nos réflexions collectives que dans nos pratiques d’accompagnement des entreprises et des territoires.

Bonne lecture !

• Rapport de recherche CNAM/Centre d’études de l’emploi et du travail « Construire les métiers et les emplois de la transition écologique et sociale », paru en novembre 2024

• Rapport 2024 de la Banque des territoires sur « L’impact de la transformation écologique sur les métiers et la formation »

• Présentation de la DARES à la conférence de FRANCE STRATEGIE d’octobre 2024 « Mesurer les besoins de compétences et les transitions professionnelles en lien avec la transition écologique »

• Enfin, on remet en lumière une synthèse de la Fondation TRAVAILLER AUTREMENT de 2023 « La transition écologique bouscule les métiers »

Nouvel acte de relance du dialogue social

Après l’ANI (Accord National Interprofessionnel) signé entre l’U2P et les syndicats en début d’année (cf. Brève d’actu ci-après), et malgré un climat social lourd – fait d’incertitudes budgétaires, de menaces croissantes de fermetures et de craintes pour le pouvoir d’achat – les partenaires sociaux ont eu l’intelligence collective de signer fin novembre 2024, 3 nouveaux accords, négociés en parallèle, relatifs à l’emploi et au travail des salariés seniors, à l’assurance chômage et au dialogue social.

Le plus important est, sans conteste, l’accord national interprofessionnel en faveur des seniors, qui comporte trois avancées principales, aux yeux des syndicats de salariés :

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Conversation Professionnelle du 18/09/2024

« Tour d’horizon de la reconnaissance ouverte »

Compte rendu de la « Conversation Professionnelle » du 18 septembre 2024

Fondée sur l’expérience, décentralisée, individualisée, la reconnaissance ouverte suscite de nombreuses initiatives tant en France qu’en Europe. L’Association pour l’accompagnement et le développement des compétences (ADevComp) en présentait deux lors d’un colloque organisé le 18 septembre (Echo rédigé par Emmanuel Franck, publié dans Le Quotidien de la formation du 23/09/2024).

Certifications ouvertes, micro-credentials, vérifiable credentials (attestations numériques vérifiables), open badges. L’Association pour l’accompagnement et le développement des compétences faisait, le 18 septembre à Paris et en distanciel, un tour d’horizon européen et français de la reconnaissance ouverte de l’expérience et des compétences. Trois enjeux. Il s’agit d’abord, comme le défend Jacques Faubert, président d’ADevComp, de montrer que « les reconnaissances formelles -diplômes et certifications- ne s’opposent pas aux reconnaissances informelles » Dit autrement, le diplôme n’est pas l’horizon indépassable de la reconnaissance. Plus techniquement, il s’agit aussi que ces compétences soient reconnues le plus largement possible, à l’échelle européenne notamment. Et, enfin, que ces reconnaissances soient infalsifiables.

Micro-certifications pour les employé(e)s à domicile

Les initiatives se sont multipliées ces dernières années, provenant d’acteurs publics comme privés. IPERIA, l’organisme en charge de valoriser les métiers des employés à domicile, présentera ainsi, le 24 octobre, les résultats d’un projet de micro-certifications mené dans plusieurs pays européens. MyCred4Home -c’est le nom du projet-  « expérimente la valorisation de compétences telles que réaliser des opérations de nettoyage, adresser des phrases simples à son employeur, ou s’organiser », décrit Camille SAVRE, responsable du service ingénieries des métiers et certifications professionnelles à IPERIA. Ces compétences seront auto-évaluées et évaluées par un tiers. IPERIA espère ainsi inciter les salariés du secteur à faire reconnaître leur expérience. Leur reconnaissance par l’employeur passera en revanche par la case RNCP. « Nous réfléchissons à la manière de lier nos certifications formelles et la reconnaissance informelle », déclare Nadège TURCO, directrice déléguée.

Le risque d’une « tour de Babel » informatique

Co-fondateur de la Société PROSOON, qui développe des solutions d’attestations numériques vérifiables, Hugo SPIESS est également coordinateur du groupe de travail « micro credentials » de la Commission européenne. L’objectif de ce groupe de travail, constitué l’année dernière, est de « montrer qu’il possible de prouver des compétences sur des micro-apprentissages », explique Hugo SPIESS. « La micro-credential recourt à l’évaluation, elle se situe entre la  formal accreditation , type RNCP, et l’open badge, qui est une reconnaissance souple », précise-t-il. Il cite en exemple la valorisation de l’expérience d’un créateur d’entreprise, y compris lorsque son projet n’a pas perduré et qu’il se retrouve sans preuve de son expérience. Celle-ci serait évaluée « par l’entrepreneur lui-même, par un réseau d’entrepreneurs et par l’université », décrit-il. Donc non plus seulement par des sachants mais par des « émetteurs de confiance ». La micro credential serait sécurisée par la blockchain. Hugo SPIESS signale que pour qu’une reconnaissance -une micro credential ou le passeport compétences français, par exemple- soit largement utilisée -sur Europass comme sur LINKEDIN-, elle doit « adopter le protocole informatique européen ». « La multiplication des plateformes est un frein », admet-il.