A l’occasion de l’anniversaire de la Loi DELORS de 1971 sur la Formation, Centre INFFO a ouvert une série d’entretiens par un panorama (confié à Philippe CEPEDE) que nous ne saurions trop vous recommander, et poursuivie notamment avec Carine SELLIER (Haut-commissaire aux compétences, depuis le retrait de Jean Marie MARX) et au moins deux partenaires sociaux qui comptent : Geoffroy ROUX DE BEZIEUX (pour le MEDEF) et Yvan RICORDEAU (pour la CFDT). Compte tenu de l’ouverture d’un nouveau cycle de dialogue social sur d’éventuelles « retouches » à apporter à la Loi de 2018 sur la Formation Professionnelle que vient d’annoncer le Gouvernement, ces deux interventions croisées posent des jalons déjà importants, dont vous trouverez ci-dessous quelques points clefs à avoir en tête.
POUR LE MEDEF : il y a des améliorations à apporter, et le souhait de dégager des constats partageables à porter auprès du gouvernement. « Dans le viseur », il y a les limites du CPF : au-delà du nombre de comptes activés, il y a des interrogations sur l’utilité des formations activées, leur articulation avec le plan de formation des entreprises et plus généralement la co-construction avec l’entreprise. L’autre gros sujet pour le MEDEF, c’est la mise en œuvre du PIC (Plan d’Investissement dans les Compétences) qu’il résume de façon critique comme une façon de « faire payer les entreprises pour la formation des demandeurs d’emploi ». Enfin, le dispositif qui se met en place pour accompagner les reconversions professionnelles et les « transitions collectives » les interrogent du point de vue de sa complexité.
POUR LA CFDT : il y aura des avancées à défendre et développer, notamment « la dimension formatrice du travail et ses conséquences sur la certification » (de la VAE à l’AFEST, sans parler des pédagogies de l’alternance) et le principe du co-investissement ; et ne pas revenir sur le passage de l’obligation de payer à celle de former. Surtout, pour le syndicat, l’enjeu d’avenir c’est l’accompagnement, d’une part, en améliorant la portée et la capacité d’innovation sociale des outils en place (Entretien professionnel, CEP, Transitions collectives, …) en particulier au plan territorial, et, d’autre part, en en faisant une composante majeure d’une nécessaire transformation de l’offre de formation, dans laquelle le bénéficiaire dispose bénéficie d’un accompagnement tout au long de son parcours. Enfin, la CFDT plaide pour des politiques publiques et paritaires « plus efficientes » et donc moins segmentées et porteuses de plus de sens.