LA « PRO-A » SE RELANCE :
Après une mauvaise passe, le dispositif de la PRO-A qui était insuffisamment « promotionné » vient de bénéficier de deux coups de pouce importants : un abondement financier de 270 millions d’euros, au Budget 2021, pour la faire connaître ; une accélération des accords de branches pour sa mise en œuvre, avec 13 premiers accords soumis à l’extension (dans le papiers-cartons ; la métallurgie ; les services automobiles ; les services à la personne ; les transports publics ; le commerce de gros ; la bijouterie-joaillerie-orfèvrerie ; le textile ; le commerce non alimentaire ; les travaux publics ; le commerce succursaliste de la chaussure ; les grands magasins et magasins populaires et la vente au détail d’habillement). Et 16 autres accords sont « dans les tuyaux » dont Sécurité sociale; Mutualité; Négoce des matériaux de construction; Services de santé au travail inter-entreprises; Expertise automobile; Fleuristes et animaux familiers; Restauration collective; Chaussures et articles chaussants; les fruits et légumes; la maroquinerie; le tourisme social et familial; les transports routiers; Agents généraux d’assurances; Matériaux de construction et entreprises de la distribution, Importation-exportation en chaussures, jouets, textiles et mercerie …
HANDICAP : PASSER DES INTENTIONS AUX ACTES :
Le 13/11/2019, une centaine d’entreprises ont signé un « Manifeste pour l’inclusion des personnes handicapées dans la vie économique ». La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées qui se déroule du 16 au 22/11/2020 est l’occasion de faire un point sur les actes posés depuis cette signature solennelle. Et notre Association prendra part à cette mise en lumière des réalités de la prise en compte par les entreprises des compétences des personnes concernées. Pour le moment, on notera l’initiative de SIEMENS qui lance, en Seine Saint Denis, son « Centre Être Handicap » pour accompagner dans un espace professionnel adapté près de 700 collaborateurs vers leur intégration en milieu ordinaire de travail ; avec 35 parcours dédiés le projet CEH+ s’inscrit dans un 5ème accord en faveur de l’emploi des personnes handicapées dans cette entreprise (engagée par ailleurs avec des ESAT). Puisse ces initiatives se multiplier : nous en rendrons compte !
EXTENSION DES SITES PILOTES D’NSERTION DU SPIE :
La ministre déléguée à l’insertion Brigitte Klinkert compte sur les entreprises pour ramener les jeunes décrocheurs vers l’emploi. Une conviction qu’elle a forgée au fil de ses rencontres sur le terrain et dont elle a fait part lors d’une rencontre organisée le 8 octobre par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis) : « Les entreprises me disent que c’est le savoir-être et la volonté de s’engager qui sont déterminants. D’ailleurs, elles sont de plus en plus disposées à former ces jeunes. » Elle mise également sur la généralisation du service public de l’insertion et de l’emploi (SPIE), créé en 2019 et déjà actif dans quatorze territoires d’expérimentation. « Il ne s’agit pas d’un nouvel organisme mais d’une solution pour décloisonner les acteurs des politiques publiques, précise toutefois Brigitte Klinkert. Ce service a vocation à s’adapter au territoire pour proposer le meilleur accompagnement. »
Regrettant la grande multiplicité des acteurs, qui déroute les potentiels bénéficiaires, ainsi que la profusion de dispositifs, elle a souligné que le SPIE avait pour but d’« améliorer la coopération entre acteurs afin de proposer un parcours sans couture aux personnes en difficulté », ajoutant qu’il fallait « rompre avec la logique de silo qui limite les opportunités ». Le SPIE sera donc accessible à toute personne, « en fonction de ses besoins et non plus de son statut ». Du fait de la crise sanitaire, le vrai démarrage de cette « solution » n’a pu être effectif qu’après l’été. Un premier rapport d’évaluation est prévu à la mi-2021. Trop loin, selon la ministre qui « souhaite un pré-rapport avant la fin de l’année afin de lancer dès le printemps 2021 des appels d’offres pour essaimer l’expérimentation ». Brigitte Klinkert a aussi annoncé que l’expérimentation en cours serait renforcée dans les prochaines semaines sur cinq nouveaux territoires grâce à un outil numérique. Selon la ministre, « il permettra de croiser toutes les données disponibles » sur les personnes bénéficiaires et d’avoir ainsi « un dossier social unique pour que les référents puissent suivre l’évolution de l’accompagnement ».
Dans le cadre de la proposition de loi relative au renforcement de l’inclusion dans l’emploi par l’activité économique et à l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée », doivent par ailleurs être étendus les CDI d’insertion pour les seniors âgés de 57 ans et plus. Financés à travers les dispositifs de l’insertion par l’activité économique (IAE), ces contrats viennent compléter le modèle actuel où les entreprises n’ont d’autre option que de renouveler des CDD sur une période maximale de 24 mois. Ce dispositif n’est cependant associé à aucun objectif, les entreprises gardant toute latitude sur le type de contrat qu’elles souhaitent proposer aux candidats. « C’est une mesure forte pour permettre à ces personnes de travailler sereinement jusqu’à l’ouverture de leur droit à la retraite », souligne Brigitte Klinkert. La ministre a précisé que de nouvelles solutions pour l’emploi des seniors devraient être présentées en 2021.
Auteur : GILMAR SEQUEIRA MARTINS